Nos enquêtes et résidences
Enquêtes / Résidences
Les ethnologues de l'association mènent l'enquête !
L’association réalise des enquêtes de terrain sur des thèmes divers : l’habitat, la mémoire sociale, la santé, les publics des institutions culturelles et associations, la vie en entreprise, etc.
Mobilisant les ethnologues et spécialistes multimédia de l'association, les restitutions peuvent prendre des formes diverses : publication, exposition, film ethnographique, etc.
Centre penitentiaire de Nouméa, 2016
Foyer Adoma de Nanterre, 2017
Photo de classe des années 1960 de l'Ecole Flaubert Le Trait, 2017
Quelques enquêtes
Entre 2008 et 2013, une ethnologue de l'association a mené une enquête ethnographique dans deux immeubles situés Porte Pouchet (Paris 17e): la "tour Casio" et la "barre Borel", toutes deux vouées à la destruction suite à une opération de renouvellement urbain.
Basé sur l'écriture et la photographie, ce travail ethnographique a suivi le temps long des souvenirs des habitants sur leur installation, des années passées "ici", dans ce "chez soi" mêlé à un "être ensemble" peu à peu constitué autour des sociabilités du quotidien, et dans les derniers moments, dans les incertitudes de ce "là-bas" où il faudra reconstruire sa vie, des réseaux de voisinage, des repères, ré-enchanter de nouveaux lieux... Les entretiens se sont poursuivis, l'occasion de rassembler une mémoire commune, de collecter les mots et les images de chacun pour laisser une trace de leur passage, de leur vécu, et ainsi pour retisser du lien social entre les habitants, dont certains, soumis aux incertitudes d'une vie ailleurs, étaient tentés par le repli et le silence... Loin d'être effacés par les œuvres de la ville en mouvement, les habitants se sont saisis de cette parole, ils se sont d'abord emparés des murs, où ont été exposés des panneaux reprenant des verbatim et des photos-témoins, complétés par les mots et images collectés au fil de rencontres répétées, et que l'on retrouve dans le livret "Au Tour des Mots".
(Projet en collaboration avec le Centre d’animation La Jonquière, soutenu par la Mairie de Paris et Paris Habitat)
Dans le cadre d'une résidence-action organisée par le Parc naturel régional des Boucles de la Seine Normande, Chantal Deltenre, écrivain et ethnologue, a collecté la parole des habitants du Trait sur leur ville.
Entre septembre 2016 et mai 2017, au fil des échanges, les Traitonnes et Traitons ont évoqué leurs souvenirs d'enfance et des moments de la mémoire collective, toute une histoire sociale faite de lieux, de personnes et de mots... Ces récits se sont conjugués au passé et au présent, l'occasion pour la ville du Trait de se raconter l'année de son centenaire. L'abécédaire "Les 100 mots du Trait" ne fige pas là la ville et ses habitants, dont les verbatim illustrent les mots, il propose à tous ceux qui l'habitent, la traversent ou ne la connaissent pas encore, de compléter cette parole partagée sur l'histoire humaine au Trait.
En juin 2016, l'ethnologue Chantal Deltenre a mené une enquête de terrain au Centre de détention de Nouméa, à la demande de la Mission des services pénitentiaires de l'Outre-mer. Avant son arrivée, les bâtiments avaient été rénovés et les conditions matérielles de vie améliorées, mais la population pénale et les personnels du Centre semblaient, eux, désœuvrés.
S'appuyant sur ses observations des lieux, des pratiques quotidiennes, des relations sociales, et sur les entretiens menés auprès des personnes placées en détention et des personnels pénitentiaires, l'ethnologue a pu mettre en lumière des crispations culturelles autour des relations de la population pénale à la société (l'ordre juridique, les familles, les Conseils coutumiers, etc.), aux soins et à la maladie, et des personnels entre eux ou avec les familles. De ce matériau dense, au plus près des pratiques et représentations de toutes les personnes rencontrées, l'ethnologue a rédigé une analyse où elle fait une série de propositions pour améliorer les conditions de vie des détenus et les conditions de travail des personnels.
Entre janvier et juin 2017, Chantal Deltenre, ethnologue, et Hadrien Riffaut, sociologue, ont recueilli une vingtaine de témoignages de personnes originaires d'Afrique du Nord et arrivées dans les années 1950 à 1970 dans le département des Hauts-de-Seine, qui a lancé l'année passée une Grand Collecte des archives sur les relations entre l'Afrique et la France.
Après avoir tissé, sur le terrain, de nouveaux liens avec les personnes-ressources et identifié les vingt témoins, les intervenants de l'association ont mené des entretiens centrés sur le récit de la trajectoire migratoire de chaque personne enquêtée et ont collecté des objets et documents-témoins significatifs de leur parcours migratoire. Suivant une trame, chaque personne a été invitée à évoquer son parcours dans son pays d'origine, puis les raisons et circonstances du départ, avant de conclure sur l'arrivée en France, dans les Hauts-de-Seine. Chaque entretien a donné lieu à la réalisation d'un portrait incarné autour du récit fait par la personne et des documents transmis par elle, permettant ainsi de sensibiliser les Alto-Séquanais, les jeunes et leurs aînés, au passé migratoire de leur département.