Atelier Mots et images contre les préjugés (école Damrémont, Paris 18e, 2016)

Date : 3 février 2017

Nous sommes les élèves de CE2, CM1 et CM2 de l'école Damrémont dans le 18e arrondissement de Paris. Nous avons suivi l’atelier des ethnologues en herbe avec Nicolas. C’est un atelier où l'on s'est posé beaucoup de questions.

 

Première question : Quest-ce que le métier d'ethnologue ?  

Nicolas est ethnologue, mais personne dans le groupe ne connaissait ce métier. Pour nous aider à comprendre, il nous a montré des photos sur différentes façons de se saluer, de prendre un repas, de construire une maison et de l’habiter dans le monde. Un peu partout sur la Terre, les gens ont des règles de politesse, ils cuisinent, habitent quelque part, etc. L’ethnologue observe et questionne ces différentes façons de vivre des gens qui vivent ensemble. Et même « si nous n'avons pas les mêmes sentiments, les mêmes manières de vivre, la même religion ou la même origine, on est tous humains », nous a dit Slimen. À l'école, on est tous très différents, mais on est du « même pays », a ajouté Elliot.

Deuxième question : Quest-ce quun préjugé ?

Certains avaient déjà entendu ce mot, mais personne ne savait l'expliquer. Nicolas a expliqué qu'un ethnologue, quand il part sur son terrain, il participe à la vie des gens, il apprend leur langue, il les écoute pour mieux les comprendre. Si on ne prend pas le temps de discuter avec les gens, on peut avoir des idées sur eux sans les connaître. On a commencé à comprendre ce qu'est un préjugé : « C'est juger quelqu'un sans preuve  », a dit Slimen. Un préjugé, c'est juger avant de connaître. C'est ce qu'on a vu dans le dessin animé « Le Lièvre et la Tortue » de Walt Disney. Les spectateurs pensent que le lièvre est le meilleur et qu'il va gagner face à la tortue, alors qu'au final, c'est le contraire. « Il ne faut jamais se fier aux apparences », a dit Marie-Lola. C'est ça l'idée du préjugé.

 

 

Troisième question : Quest-ce que le racisme ?

Nicolas nous a demandé de réfléchir au racisme et Marie-Lola a tout de suite dit : « Donald Trump veut construire un mur entre les États-Unis et le Mexique, il insulte les Mexicains ». C’est ça, le racisme. Puis, elle a dit : « C’est comme Hitler qui détestait les Juifs » ou « Marine Le Pen en France qui n'aime pas les personnes noires ». « Ces gens rejettent les autres qui ne sont pas comme eux, ceux qui ne sont pas de la même couleur », dit David. C'est ça le racisme. Et Yéléna l'a très bien dit : « c'est hors la loi ! ».

 

 

Quatrième question : Qu’est-ce qu’on peut faire contre les préjugés et le racisme ?

« Ce n'est pas facile de vivre ensemble avec nos différences, mais il faut apprendre, sinon il y aura la guerre », a dit Félix. Il a raison.

 

 

Alors pour apprendre à vivre ensemble et lutter contre les préjugés et le racisme, on a imaginé une planète « où on se fiche de la différence, on l'accepte » a dit Halvéry. On l'a appelée Stratovia. Ses habitants sont les Stratovariens, ils sont tous différents, parce que « c'est mieux que si on est tous les mêmes » a dit Aymeric.

 

 

Les Stratovariens ont créé la République stratovarienne, dont la devise est « Tous unis, tous respectueux, tous heureux ». Tous les Stratovariens doivent connaître et suivre le « Cercle des articles stratovariens pour empêcher le racisme, se respecter, s'écouter et s'accepter », a dit David.

 

 

Il y a six règles :

. Les Stratovariens sont tous égaux

. Il faut respecter les autres

. Tu as le droit d'être différent 

. On se fiche de la différence 

. On croit dans les autres

. Le Stratovarien n'a pas le droit d'être méchant

 

 

Ces règles sont importantes pour que les Stratovariens vivent ensemble en paix. Elles ont été choisies à la mairie, par le Conseil stratovarien, où tout le monde vote parce que les « Stratovariens sont tous égaux, même de toutes les couleurs » a dit Félix.

 

 

Pour que tous les Stratovariens, dès qu'ils sont petits, connaissent et respectent ces règles, et qu' « ils en proposent d'autres pour lutter contre le racisme » a dit David, ils vont tous à l'école stratovarienne, où on apprend « toutes les langues pour parler avec tous les Autres, la géographie pour savoir où ils vivent, pas juste celle de Stratovia, pour partager les territoires. On apprend aussi à être poli, à ne pas se bagarrer, à ne pas être raciste, et pas seulement à lire, compter et écrire » a dit Oscar.

 

 

Les Stratovariens vivent tous à Stratopolis, une grande ville où il y a des écoles, des bâtiments d'habitation, la mairie, le Statocentre, un commissariat, et un grand immeuble de bureaux. « Les Stratovariens travaillent beaucoup. Ils cherchent d'autres planètes à découvrir, ils observent comment les gens vivent sur ces planètes, ils construisent des engins pour communiquer avec leurs habitants. C'est une tour de recherche du bien-être entre les gens », a dit Tristan.

 

 

Les Stratovariens sont très curieux, comme les ethnologues. Ils voyagent beaucoup et proposent toujours de nouvelles choses pour qu'aucun problème ne vienne déranger leur vie ensemble.

Sur Stratovaria, les filles et les garçons sont appelés des « Falomins », un seul et même mot pour les deux, comme ça « il n'y aura pas de sexisme, pas l’un qui a le dessus sur l'autre » a dit Marie-Lola, « c'est plus pratique ! ».

 

 

« Il ny aura pas de problèmes entre les riches et les moins riches »a dit Lilou, « parce que tous les Stratovariens reçoivent la même somme d'argent ». La monnaie, le Stratovien, sert à faire ses courses dans le Statocentre, « chaque Stratovarien prend un stratocaddie pour acheter des produits, il paye avec la stratocarte bancaire, qui se recharge chaque soir. Comme les Stratovariens travaillent tous dans le même but de découvrir les autres planètes, ils reçoivent tous le même argent. C'est un mode d'achat totalement anti-problèmes ».

 

 

Cinquième question : Comment organiser une rencontre entre les Stratovariens et les Terriens ?

Les Stratovariens connaissent bien les Terriens. Des envoyés-messagers, des « Mésanges », vivent sur toutes les planètes découvertes par les chercheurs de Stratovia. Ils envoient des messages pour dire comment la vie se passe sur les planètes où ils se trouvent. Le « Mésange » présent sur la planète Terre, a envoyé des signaux d'alerte depuis longtemps à Stratovia : « Les Terriens n'ont pas la même langue ni la même éducation, ils ont différentes habitudes, monnaies, cultures... Et il y a des Terriens qui ont des préjugés, qui sont racistes, et rejettent d'autres Terriens parce qu'ils sont différents, moins riches ou à cause de la couleur de leur peau » a écrit l'envoyé-messager David.

« Un groupe de Stratovariens est monté dans la soucoupe Stravitto pour aller sur la planète Terre. Ils ont traversé le sixième univers, évité des météores et un trou noir, et sont arrivés sur la planète Terre pour aider les Terriens à vivre ensemble, à se respecter » a expliqué Halvery.

 

 

Ils avaient emporté avec eux quatre fleurs de Stratovia : « La fleur Anti-Massacre pour ne pas faire la guerre ; la fleur Tolérance, pour pardonner et n'en vouloir à personne la fleur Vie, parce que tout le monde a le droit de vivre et la fleur Paix, pour que tout le monde vive dans le partage », a dit David.

 

 

Puis il nous donné la recette de la soupe des Stratovariens contre les préjugés et le racisme : « Utilisez les quatre fleurs. Dans de l'eau tiède, mettez du miel. Remuez pendant trente secondes de préférence. Ensuite coupez la tête des quatre fleurs, puis les tiges. Versez-les dans l'eau au miel, chauffez-les pendant cinq minutes au micro-ondes, et vous serez prêt à rendre les gens méchants en gentils ».

 

 

Au moment de la rencontre avec les Stratovariens, les Terriens avaient peur à cause de leur apparence, mais « ils ont partagé un repas, des pizzas et la soupe des Stratovariens, pour apprendre à se connaître et ne plus avoir peur » a dit Oscar.

 

 

Depuis, les Stratovariens « lancent plein de fleurs de Stratovia sur la Terre pour que les Terriens apprennent à vivre ensemble, sans se rejeter parce qu'ils ne sont pas pareil, parce que quelqu'un est blanc ou noir », a dit Félix. « C'est la fraternité » a ajouté Tristan.

 

 

Avant de repartir, Lilou a écrit un message aux Terriens : «  Nous observons ce qui est différent de nous, les personnes qui vivent sur d'autres planètes. Nous nous déplaçons pour observer comment les personnes d'autres planètes vivent, nous questionnons beaucoup les voyageurs, nous les écoutons. Nous trouvons qu'il est important d'observer, écouter et questionner ces gens pour savoir comment ils vivent et pour accepter leurs différences. Acceptez-vous les gens différents ? »

 

 

Et Halvéry, il a dessiné une affiche contre le racisme. Dessus, on a posé une question « À quoi sert le racisme ? ». Et on a écrit la réponse « Ca nous sépare ! ».

 

 

Les Stratovariens Marie-Lola, Lilou, Oscar, Tristan, Aymeric, Elliot, Halvery, David, Léïnha, Yéléna, Félix, Karamba, Basséhou, Zakarya décollent avec un dernier message : « On est tous égaux, le racisme ne peut pas vaincre ! ».