Atelier sur la diversité des rituels de naissance (Ecole de la Fraternité, Bruxelles, 2010)

Date : 20 février 2010

2009-2010, Collège de la Fraternité à Bruxelles (Belgique), Classe de 5ème puériculture:

Objets de naissance et d'enfance: Une exposition virtuelle sur les objets de naissance et d’enfance.

 

SALLE 1 : OBJETS DE NAISSANCE:

Panneau 1 : Objets de naissance vus aux Musées Royaux d'Art et d'Histoire

Pendant l'atelier d'ethnographie, les élèves ont visité les collections des Musées Royaux d'Art et d'Histoire. Un parcours des objets de naissance et d'enfance leur avait été préparé par Bowi Quibus, guide du musée. Les élèves ont sélectionné ces objets pour leur salle consacrée aux objets de naissance.

doc 1: Porte cordon ombilical des Dakotas:

Les Indiens Dakota d'Amérique du Nord vivaient dans les Grandes Plaines, comme les Cheyennes et les Comanches.

Après la naissance des enfants, les cordons ombilicaux qui reliaient les enfants à leur mère étaient coupés et mis dans des petits sacs en peau, incrustés de perles de verre de Murano (Italie).

Les porte cordons des garçons étaient en forme de lézard pour leur donner rapidité et agilité (car les lézards vont vite) et en forme de tortue pour les filles pour la longévité (car les tortues vivent longtemps).

Ces objets servaient ainsi d'amulettes. Une amulette (du latin amuletum, « façon de se protéger ») est un objet qu'on porte sur soi et auquel on accorde des vertus de protection ou qui porte chance. Les amulettes peuvent être en forme d'animaux, de symboles magiques,...

Porte cordon ombilical des Dakotas

doc 2:Pipe cherokee sculptée d'une parturiente

Ce calumet servait à fumer le tabac. Il manque une partie en bois.

Les Amérindiens faisaient une forte consommation de tabac. Ce qui pouvait provoquer des hallucinations, et de faciliter les contacts avec les esprits.

L'objet est orné d'une jeune femme allongée, sans doute en train d'accoucher. Il s'agit vraisemblablement d'un simple ornement, et l'objet a sans doute été fait pour être vendu à des Occidentaux, et n'est donc pas réellement 'authentique'.

doc 3: Ciseaux pour couper le cordon ombilical

Ces ciseaux, fabriqués en Iran au 17ème siècle, servaient à couper le cordon ombilical.

On avait alors l'habitude de laisser une partie du cordon au bébé pour qu'il ait une belle voix. On mettait aussi du sucre dans sa bouche pour qu'il ait la voix douce. On plaçait aussi le Coran près de lui pour qu'il devienne un bon Musulman et on l'emmaillotait pendant six mois.

Les ciseaux sont en métal gravé avec des incrustations d'or et d'argent. L'étui est en velours de soie.

doc 4: Couteaux magiques:

Ces couteaux magiques, en ivoire d'hippopotame, étaient offerts à la jeune femme et son enfant pour éloigner les mauvais esprits. Ses amies faisaient cercle autour de la parturiente.

Dans l'Égypte ancienne, les femmes avaient le choix de leur mari et pouvaient divorcer. Elles se mariaient vers 13 ans pour les filles, et 18 ans pour les garçons (l'espérance de vie était de 40-50 ans environ). Elles pouvaient exercer un métier, choisir d'avoir un enfant.

Les garçons étaient préférés aux filles, car ils s'occupaient de la tombe des parents. Pour avoir des enfants, un truc magique était de manger de la tortue et d'aller voir la déesse Taouret (ou Touéris).

Les femmes accouchaient accroupies entre deux pierres, le cordon était coupé par un couteau en obsidienne, et le placenta enterré dans le jardin ou jeté dans le Nil. Il fallait en effet séparer l'enfant du placenta, considéré comme son 'double'.

 

Panneau 2 : Nos objets et autres récits de naissance

Après avoir découverts les collections des MRAH, les élèves de 5ème puériculture ont apporté dans la classe leurs objets illustrant le thème de la naissance et se sont raconté des anecdotes.

doc 1: Une grenouillère

Pouvez-vous décrire cet objet ?
Pensez notamment à indiquer ce que c'est, à quoi sert-il, comment c'est fait, qui l'utilise.

Cette grenouillère, c'est le premier vêtement de mon premier fils Alexandre. Quand mon second fils, Constantin, est né, il a porté ce même vêtement. Je l'ai apporté pour l'atelier d'ethnographie. Il n'est ni spécialement grec ou orthodoxe. C'est un vêtement d'enfance car quand je le sens, je me souviens du parfum sanguin de la naissance. Constantin est né par les voies naturelles, son cuir chevelu était imbibé de sang et ce petit vêtement aussi. J'ai toujours aimé cette odeur sur le crâne de mon enfant. Et sur cette grenouillère. (Elias Constas, professeur des 5ème Puéricultrices collège La Fraternité, Bruxelles)

doc 2: Costume trois pièces pour baptême orthodoxe:

Pouvez-vous décrire cet objet ? 
C'est le petit costume trois pièces que portait mon fils Constantin pour son baptême. Ce costume en lin de couleurs blanche et bleu ciel, était dans la petite valise blanche également - la couleur de la pureté - que les parrain et marraine de mon fils ont achetée en Grèce, au Pirée. La valise contenait aussi une calotte blanche et de petits objets souvenirs vendus avec le costume. Ces objets changent d'une valise à l'autre. Pour mon fils, c'était un petit filet de pêche et un bateau. Je suis d'origine grecque. Mes grands-parents habitaient une île des Cyclades. Mon grand-père était pêcheur d'éponges. Quand j'ai vu ces petits objets, j'ai eu le coeur serré. Mon grand-père est décédé en récoltant ces éponges. A l'époque, on plongeait avec un scaphandre. Le cordon d'air a lâché, il est mort étouffé. Ce petit costume de baptême, ça fait petit homme. Constantin portait aussi des chaussures blanches. Et une croix en or. Il a été baptisé selon le rite orthodoxe à Bruxelles. (Elias Constas, professeur de religions, classe de 5ème Puériculture, Collège La Fraternité, Bruxelles, 2009-2010)

doc 3: L'album photo du baptême de Constantin

Pouvez-vous décrire cet objet ? 
C'est l'album photos du baptême de mon deuxième fils. Il a été baptisé selon le rituel orthodoxe à Bruxelles l'an dernier. (Elias Constas, professeur de religion, 5ème puériculture, collège La Fraternité, Bruxelles, 2009-2010)

doc 4: Le carnet de l'Office National de l'Enfance

Pouvez-vous décrire cet objet ? 
C'est un carnet que l'on reçoit à la maternité après la naissance de l'enfant. Dedans, on trouve le poids du bébé à la naissance, sa taille, son périmètre crânien. Des diagrammes indiquent la prise de poids. Dans le carnet, une page est réservée à l'empreinte du pied de l'enfant et une autre à celle de sa main. Une petite tache jaune au milieu donne un repère pour placer le centre de la main ou du pied. Enfant, à la crèche, on fabrique aussi souvent des moulages de son pied ou de sa main.(Mervé, 5ème puériculture, collège La Fraternité, Bruxelles)

doc 5: Le nazarboncuk d'Imrane

Pouvez-vous décrire cet objet ? 
Le nazarboncuk, c'est un porte-bonheur en Turquie. On l'épingle sur les vêtements ou dans le berceau d'un nouveau-né et ça le protège contre le mauvais oeil. Tout ça date de bien longtemps. Il y en a des petits et de plus gros que l'on installe dans une nouvelle maison par exemple pour la protéger aussi.

Où peut-on le trouver ?
Chez moi. J'habite Bruxelles.
Pourquoi avez-vous ajouté cet objet au site ?
J'ai apporté cet objet pour l'atelier 'Objets d'enfance' des Ethnokids au collège La Fraternité à Bruxelles, 2009-2010

doc 6: Souvenirs de naissance de Melissa

Pouvez-vous décrire cet objet ? 
Il y a ma première dent, c'est un objet d'enfance. On l'avait gardée dans un petit sachet à l'intérieur d'une petite boîte dans un tiroir d'une armoire de la salle à manger. Chez ma grand-mère. C'est elle qui conserve tout cela. Elle habite derrière chez moi. Dans ce tiroir, il y avait aussi mes premières chaussures. Des baby bottes en cuir. Elles ont donc 18 ans. Mon âge. Comme ma première dent. Et comme ma gourmette qui date de mon baptême. Elle était conservée avec les bijoux en or de ma soeur et de ma mère. Tous ces objets datent de 1992. L'année de ma naissance, gravée sur la gourmette.

Où peut-on le trouver ?
Ma première dent et mes babybottes étaient chez ma grand-mère. La gourmette avec les bijoux de ma mère et de ma soeur, chez moi.
Qu'est ce que cet objet représente pour vous ?
Ce sont des souvenirs d'enfance.
Pourquoi avez-vous ajouté cet objet au site ?
Ce sont des objets d'enfance que j'ai apportés à l'école pendant l'atelier Ethnokids sur les objets de la petite enfance dans mon collège, collège La Fraternité à Bruxelles (2009-2010)

doc 7: La couverture de naissance d'Imane

Pouvez-vous décrire cet objet ? 
C'est ma couverture de naissance. Quand je suis née, ma mère m'a recouverte avec. Elle l'a ensuite employée comme sortie de bain. Ma mère a tout jeté de mes objets d'enfance, sauf cette couverture que nous avons retrouvée dans une boîte au grenier. J'étais allée avec elle chercher un objet d'enfance pour l'atelier, et quand j'ai constaté qu'elle avait tout jeté, je n'étais pas contente. Je lui en veux encore. Au moins, il y a cette couverture. Je vais la garder pour mon enfant. C'est bien de garder un objet symbolique. Pour le donner plus tard.

Où peut-on le trouver ?
Ma couverture de naissance était au grenier, chez moi. Maintenant je la garde dans ma chambre.
Qu'est ce que cet objet représente pour vous ?
Un souvenir de naissance, quelque chose à transmettre à mon enfant.
Pourquoi avez-vous ajouté cet objet au site ?
C'est un objet d'enfance pour l'atelier d'ethnographie des objets d'enfance avec les élèves de 5ème puériculture du Collège La Fraternité à Bruxelles, 2009-2010

doc 8: La piqûre pour la péridurale:

La piqûre pour la péridurale contient un anesthésiant qui permet un accouchement sans douleur. Ou presque. (Tatiana, 5ème Puériculture, collège La Fraternité, Bruxelles)

doc 9: Taper l'eau, rituel de naissance au Cameroun

'Au Cameroun, on a une coutume. On dit qu'on tape l'eau. On chauffe de l'eau bien brûlante, on amène la maman qui vient d'accoucher dans la salle de bains, on plonge un linge dans l'eau, on le tord et on frappe le ventre de la maman avec le linge. Ce n'est pas agressif. C'est pour aider la maman à perdre son ventre. Après l'accouchement de mon petit frère, quand nous sommes retournés au Cameroun, on lui a fait ça à ma mère. C'est ma mamy qui s'en est chargé. Après, on a égorgé un poulet et on l'a mangé avec du couscous.' Tatiana, 5ème puériculture, Collège La Fraternité, Bruxelles

doc 10: Le bracelet de naissance

C'est un petit bracelet en plastique que l'on attache au poignet du nouveau-né avec, à l'intérieur, l'étiquette portant son prénom. Avant le bracelet était rose pour les filles et bleu pour les garçons. Maintenant, il est blanc (échange avec les 5ème puériculture du collège La Fraternité à Bruxelles)

(Souvenir de mon père (Mandy)

Pouvez-vous décrire cet objet ? 
Ce sont deux petits timbres en feutre reliés par une cordelette blanche. Mon père les mettait dans son portefeuille quand il était jeune. D'après maman, c'était un porte bonheur. Pour attirer l'argent. Ce sont des images religieuses. La Vierge Marie et Jésus. Ou peut-être Saint Antoine. Quand je suis allée avec maman au grenier pour trouver un objet d'enfance, nous avons retrouvé le porte-feuille de mon père et son costume de policier. Un costume bleu, avec un képi. Je savais que tout ça était là-haut. J'avais déjà vu ces objets.
Où peut-on le trouver ?
Dans le grenier, chez moi, à Bruxelles.
Qu'est ce que cet objet représente pour vous ?
Un souvenir de mon père
Pourquoi avez-vous ajouté cet objet au site ?
C'est un objet que j'ai apporté en classe pour l'atelier d'ethnographie des objets de la petite enfance dans ma classe, la 5ème PUERICULTURE, collège La Fraternité, Bruxelles

Petite robe vert pastel de Wafae

Pouvez-vous décrire cet objet ? 
C'est une petite robe que je portais enfant. A l'âge d'un an, un an et demi. Elle a la couleur préférée de ma maman : le vert pastel. Elle est en coton avec un peu d'élastique au buste. C'est ma mère qui l'a retrouvée au grenier. Nous sommes cinq frères et soeurs. Il y a plein de cartons là-haut. C'est là que cette petite robe était cachée. Ce serait un cadeau de ma grand-mère maternelle. Mais ma grand-mère ne s'en souvient plus. J'ai été si contente de la retrouver que maintenant je la mets sous

mon coussin pour dormir. Je ne veux plus risquer de la perdre. Elle me portera bonheur.
Où peut-on le trouver ?
Dans ma chambre, sous mon coussin.
Qu'est ce que cet objet représente pour vous ?
Un souvenir d'enfance.
Pourquoi avez-vous ajouté cet objet au site ?
J'ai apporté cette petite robe pour l'atelier des ethnokids dans la classe de 5ème puériculture au collège La Fraternité, Bruxelles, 2009-2010

Les crèches de Mandy

Pouvez-vous décrire cet espace ? 
Ce sont deux photos prises à deux ans d'intervalle dans des crèches où j'étais. Entre 1992 et 1994. On voit les changements, surtout le mobilier qui est beaucoup plus design dans la deuxième crèche. Le décor est aussi plus coloré, plus vivant. Il y a plus de couleurs et plus d'espace aussi.
Où peut-on le trouver ?
Bruxelles
Pourquoi avez-vous ajouté cet espace au site ?
C'est un des espaces de mon enfance. On avait demandé de les illustrer pour l'atelier d'ethnographie de l'enfance avec ma classe de 5ème puériculture, collège La Fraternité, Bruxelles.

 

La main de Fatma

Pouvez-vous décrire cet objet ? 
La main de Fatma est une protection. Elle représente les cinq doigts avec au milieu un oeil protecteur contre le mauvais oeil. (Texte et dessin de Taouba, 5ème puériculture, collège La Fraternité, Bruxelles)
Pourquoi avez-vous ajouté cet objet au site ?
Cet objet fait partie des protections pour les nouveaux-nés. Il est dans l'exposition sur les objets de naissance.

 

Panneau 3 : Objets de naissance découverts dans les collections du site

En visitant les collections virtuelles du site ethnoclic, ces objets de naissance ont été repérés...

doc 1:Pain des premiers pas

Ce pain est préparé à l'occasion d'une fête célébrant les premiers pas de l'enfant. Ce pain a la couleur typique de ce type de produits. Les pains du musée sont des moulages en argile coloré absolument identiques aux originaux. Le pain est fait avec de la farine de blé, du levain (levure), du sel, du sucre et de l’eau. Le pain participe à la table quotidienne et aux jours de fête. Selon la décoration du pain, on devine tout de suite l’occasion. Ce pain n’a pas de décoration, mais une forme de pied de bébé.

Les enfants et leurs mères se rassemblent à l'occasion des premiers pas d'un des leurs et font alors une fête rituelle appelée 'prostapulnik'. Quand l’enfant commence à marcher on invite des femmes et leurs enfants, il y a des pains et des plats. Sur un tissu spécial, on range des objets-symboles de différentes professions. Le pain est roulé sur un tissu et l’enfant le suit. Attiré par les objets il choisit l'un d’eux et le prend. Cet objet est sensé montrer l’orientation professionnelle de l’enfant. A cet instant, la mère coupe des morceaux de pain et court les donner aux invités pour que l’enfant soit vif et agile. Le pain qu’on prépare pour l’enfant qui fait ces premiers pas souligne le moment où l’enfant, courant après le pain, s’éloigne de sa mère et de son lait pour 'aller après son pain'.

Quelques étapes permettent de transformer le blé en pain. La pâte est réalisée avec de la farine, du sel, de l’eau et du levain. De la pâte levée, la femme forme les pains et les met au four. Le pain des premiers pas a la même composition, la différence se situe au niveau de sa forme.

doc 2: Vala, couffin

En Nouvelle Calédonie, 'Vala', en langue fwaî signifie un enclos ou une protection mobile. Ce couffin est fabriqué avec des tiges éclatées de roseaux de forêt, des lianes de salsepareille, de l'écorce de bananier, du tapa de banian, des fibres d’aloès, du pandanus tressé.

Tout comme un couffin, le vala est muni de deux bretelles afin d’être porté dans le dos. Mais il est aussi conçu pour être posé sur les genoux afin de bercer l’enfant pour l’endormir. Ce sont les femmes qui utilisent ce couffin à partir du dix-huitième jour de l'enfant et ce jusqu'à ce qu'il puisse marcher.

Pour le fabriquer, on commence par tresser le fond du berceau avec des roseaux jusqu' à obtenir une petite natte rectangulaire d’ à peu prés 60 cm de long et 30 cm de large. Les extrémités de la natte sont ensuite cordées et liées de manière à former une bordure ovale. Une liane de salsepareille permet de cercler le berceau. Ce cerclage est entouré par de l’écorce de bananier, puis il est recouvert de tapa de banian lié par une cordelette en fibre d’aloès. Une petite natte de pandanus est placée au fond du berceau et deux bretelles sur les cotés permettent le portage.

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doc 3:Naboa karä êpo, berceau médicinal

En Nouvelle Calédonie, 'naboa karä êpo' désigne en langue paicî le nid de l'enfant. Il s'agit d'un berceau de nouveau-né garni de plantes médicinales qui, selon la tradition kanak, permettaient au nouveau né de passer de l’état d’esprit à l’état de vivant.

Ce berceau est de couleur marron claire, celle des végétaux qui sèchent et jaunissent. Il est fabriqué avec des feuilles sèches de bananier roulées en boudin, attachées par des fibres de bourao. Le berceau est garni de plantes médicinales 'méamoru'. Il est de forme ovale et s’apparente à un grand panier. Le berceau médicinal était utilisé par les grand-mères et les mères. Elles y plaçaient l'enfant pendant les 18 premiers jours après sa naissance. Ce berceau était à usage unique.

jpg/5_34_1_2.jpgCe berceau est fabriqué de la façon suivante : on enroule de grandes feuilles sèches de bananier pour en faire des boudins que l’on attache avec des fils en écorce de bourao. Les boudins sont posés l’un sur l’autre afin de constituer la paroi. Le fond est construit comme une spirale. Le tout est attaché par des fibres de bourao.

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doc 4:Berceau tissé:

En Bulgarie, ce berceau tissé en laine peut être accroché à une poutre, au plafond de la chambre ou bien à un arbre dans le champs où travaille la mère. Celle-ci porte son bébé dans ce même berceau qu'elle fixe à son dos.

Les couleurs rouge, rose, jaune et bleu foncé sont caractéristiques de la région des Rhodopes moyen, montagnes au sud de la Bulgarie.

Ce berceau est en étoffe tissée de laine, le textile le plus répandu dans les régions montagnardes du pays. Il a une forme qui s'adapte au corps de l’enfant et peut être utilisé pendant un an.

Au village de Devin, dans les Rhodopes moyens, là d’où provient le berceau, chaque famille avait au moins vingt brebis.

L' élevage était le principal moyen d’existence de la population au 19ème et pendant la première moitié du 20ème siècle.

On ignore quand les berceaux tissés de laine sont apparus mais la pratique, pour les mères de là-bas, de porter leur bébé dans leur dos, est très ancienne.

Les tissus en laine servent aussi pour confectionner les vêtements, les couvertures. Ils sont indispensables à la santé des enfants, protégeant du froid pendant l’hiver et de la chaleur pendant l’été : entre le tissu et le corps, la laine garde une couche d’air tempéré.

Dans son berceau, le bébé est enveloppé d'un lange fin. Très souvent, un berceau est utilisé sur plusieurs générations.

Le berceau est réalisé avec un métier à tisser horizontal. Le travail de la laine passe par différentes étapes : filer, carder, faire des pelotes avec une quenouille et un fuseau. La laine est ensuite colorée.

Pour la tisseuse, une chanson dit : « Ses yeux regardaient, et c'est son cœur qui tissait ».

doc 5: Femme accouchant, sculpture inuit:

Sculpture inuit réalisée par Adamie Inukpuk, représentant une femme vêtue d'un amauti, en train d'accoucher. La sculpture est d'un beau gris perlé. Elle est en stéatite. La stéatite est un silicate tendre, mais compact. Plus la stéatite est dure, plus elle est noire. Tendre, elle prend plutôt une teinte grisâtre. Cette sculpture évoque une scène de la vie quotidienne, un des thèmes les plus populaires ches les artistes inuit.

La sculpture inuit apporte un revenu essentiel aux habitants des villages isolés de l'Arctique. De plus, elle est reconnue à l'échelle internationale comme une forme d'art contemporain de première importance. La sculpture permet de représenter une scène de la vie quotidienne des Inuit, celle de l'accouchement. Les Inuit favorisent également d'autres thèmes que la vie familiale et les activités quotidiennes dans leur art. Ainsi, le monde mythologique et la faune sont également populaires.

L'artiste doit d'abord repérer une carrière. Ensuite, il doit y sélectionner puis extraire la pierre désirée. C'est souvent la forme de cette dernière qui inspire le sculpteur. Il utilise ensuite des outils traditionnels pour la façonner, mais il peut également avoir recours à des outils électriques. Différentes scies, des haches, des herminettes, des marteaux et des ciseaux sont d'abord utilisés pour dégrossir la pierre et ébaucher l'oeuvre. Ensuite, pour effectuer le travail plus délicat, le sculpteur emploie des limes, des rifloirs. II peut se servir de canifs ou de clous pour les gravures minutieuses. Enfin, vient l'étape du vernissage. Alors que pendant le travail, la pierre était devenue blanche, cette dernière étape lui redonne sa teinte foncée. Passant d'un papier de verre assez rugueux jusqu'à d'autres plus fin, l'artiste polit peu à peu son oeuvre.

doc 6: Agbankéna, divinité de la fécondité:

Agbankéna est le nom d'une divinité de la fécondité. Le nom provien du Mina, une langue du sud Togo. Selon la tradition, le dieu Agbankena, consulté au sujet de la stérilité dans un couple, signe un contrat avec ceux qui cherchent à avoir des enfants. A la naissance de l'enfant désiré, ces derniers doivent revenir honorer la divinité avec ce qui a été convenu dans le contrat. Ce sont généralement des dons en nature ou bien en espèce : animaux, biens divers, argent comptant, etc. La divinité Agbankéna serait capable, dans le cas échéant, dans un premier temps, de rendre malade puis de tuer les enfants quand ceux qui sont venus le consulter n'honorent pas le contrat conclu préalablement. L’objet est de couleur marron, couleur du bois dur qui a servi à le confectionner. La statuette agbankéna est réalisée dans un bois qui est généralement de couleur rouge. On peut aussi trouver des statuettes d'Agbankéna faites avec du bois blanc peu résistant ou du bois noir (ébène) beaucoup plus résistant que le bois blanc. Cette agbankena a la forme d’un vieillard barbu fumant une très longue pipe dont l’ouverture vient jusqu’au niveau gauche du tabouret ancestral sur lequel il est assis. Sa jambe gauche est croisée sur la droite ; son phallus (l’attribut de fécondité masculine) est démesuré et croisé lui aussi sur la jambe déjà croisée. La divinité tient dans sa main gauche la clé symbolisant la porte de la vie et dans la main droite une épée portant une tête humaine tranchée (retrait de la vie dans le cas du non respect du pacte conclu au départ).

Le recours à l’Agbankena se fait à l’occasion des problèmes de fécondité dans un couple. Après la naissance de l’enfant sollicité, il faut aller honorer le dieu et ses propres engagements par des dons et des sacrifices. L’Agbankena est par certains aspects redoutable. Ce trait signifie que la divinité ne transige pas avec ceux qui manquent à leurs paroles. Cette représentation cherche à susciter la peur des sanctions, donc l’obéissance aux contrats avec le dieu. L’Agbankena est généralement dans un sanctuaire ou dans une chambre sacrée au milieu d'objets rituels servant à la divination : chapelets, cauris, percale blanche, kaolin, etc. On va consulter l'agbankena seul, en couple ou avec des amis, en présence d'un prêtre et de ses assistants ou désservants appelés 'agbassivi'.

Cette statuette est une sculpture en bois. Pour la réaliser on utilise les outils suivants : Mètre ruban pour mesurer, tronçonneuse et/ou scie pour couper le bois, ciseaux et gouges pour tailler, maillet, grattoir, râpe, lime et papier de verre pour polir le bois ainsi que du cirage.

SALLE 2 : TOUT POUR TRANSPORTER BÉBÉ

Panneau 1 : Transporter bébé dans d'autres sociétés

Aux Musées Royaux d'Art et d'Histoire et sur le site des apprentis ethnographes, les élèves de 5ème puériculture du collège La Fraternité ont repéré divers moyens de transporter les bébés.

doc 1: Porte bébé des Indiens Sioux

Cet objet sert à porter les enfants sur le dos. Il est en peau de bison décoré de perles. Le collier est en piquant de porc-épic, et les perles viennent d'Italie et étaient vendues très cher par les Européens.

doc 2: Porte bébé capuchon et poupée Inuit

Ce vêtement en peau de phoque a été confectionné par une femme inuit pour avoir chaud et porter son bébé dans le capuchon (elle portait plusieurs autres épaisseurs sous celui-ci ainsi que de longues bottes) La poupée est également en peau de phoque, comme les vêtements portés par les bébés.

doc 3: Vala, couffin

En Nouvelle Calédonie, 'Vala', en langue fwaî signifie un enclos ou une protection mobile. Ce couffin est fabriqué avec des tiges éclatées de roseaux de forêt, des lianes de salsepareille, de l'écorce de bananier, du tapa de banian, des fibres d’aloès, du pandanus tressé.

Tout comme un couffin, le vala est muni de deux bretelles afin d’être porté dans le dos. Mais il est aussi conçu pour être posé sur les genoux afin de bercer l’enfant pour l’endormir. Ce sont les femmes qui utilisent ce couffin à partir du dix-huitième jour de l'enfant et ce jusqu'à ce qu'il puisse marcher.

Pour le fabriquer, on commence par tresser le fond du berceau avec des roseaux jusqu' à obtenir une petite natte rectangulaire d’ à peu prés 60 cm de long et 30 cm de large. Les extrémités de la natte sont ensuite cordées et liées de manière à former une bordure ovale. Une liane de salsepareille permet de cercler le berceau. Ce cerclage est entouré par de l’écorce de bananier, puis il est recouvert de tapa de banian lié par une cordelette en fibre d’aloès. Une petite natte de pandanus est placée au fond du berceau et deux bretelles sur les cotés permettent le portage.

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Panneau 2 : Transporter bébé en 2010:

Après avoir découvert les objets des MRAH pour le portage des bébés, les élèves ont réalisé des collages et expliqué les divers modes de transports des bébés dans leur vie d'aujourd'hui.

doc 1:Le kangourou

Pouvez-vous décrire cet objet ? 
Le kangourou est une sorte de poche qui permet de porter le bébé sur son ventre comme le fait un kangourou (échanges avec les 5ème puériculture du collège La Fraternité, Bruxelles, 2009-2010)

doc 2: La poussette

Pouvez-vous décrire cet objet ? 
Une poussette est un moyen de transport à roulettes pour enfants en bas âge. (5ème puériculture, La Fraternité, Bruxelles, 2009-2010)

doc 3: Le maxi cosi

Pouvez-vous décrire cet objet ? 
Le maxi-cosi est un siège de sécurité pour les enfants dans la voiture. (5ème puériculture, collège la Fraternité, Bruxelles)

doc 4: Le pagne pour transporter bébé

Pouvez-vous décrire cet objet ? 
Les Africaines portent leur enfant sur le dos. Tatiana, originaire du Cameroun, explique comment cela se passe : 'On place l'enfant sur le côté, on le fait glisser sur le dos. La mère prend le pagne, elle le jette par-dessus ses épaules. Une personne se place derrière elle, elle arrange le pagne autour du cou de l'enfant et la maman attache le pagne au niveau de la poitrine et des hanches. ' Le texte de Tatiana est illustré par un dessin de Mervé. (classe de 5ème puériculture, collège La Fraternité, Bruxelles, 2009-2010)

doc 4: La remorque à vélo pour bébé

Pouvez-vous décrire cet objet ? 
La remorque pour bébé se place derrière le vélo. On peut y déposer un ou plusieurs enfants. C'est un moyen de transport assez dangereux. (5ème Puériculture, La Fraternité, Bruxelles)

SALLE 3 : JEUX ET JOUETS

Panneau 1 : Les jouets de la petite enfance au masculin et au féminin:

Une sélection de jouets pour les enfants de 9 mois à 2 ans où les rôles de filles et garçons sont bien définis.

doc 1: Les Jouets pour garçons de 9 mois à 2 ans

Pouvez-vous décrire cet objet ?
Pensez notamment à indiquer ce que c'est, à quoi sert-il, comment c'est fait, qui l'utilise.

Collages sur le thème masculin et féminin dans les jouets de la petite enfance. Ce collage montre les jouets pour garçons de 9 mois à 2 ans. Un autre, ceux des petites filles au même âge. Un autre encore, des jouets mixtes. Nous avons constaté que dès la petite enfance, les rôles sont bien précisés pour les filles et les garçons. (Mélissa et Alexandra, 5ème puériculture, collège La Fraternité, 2009-2010)

doc 2: Les Jouets pour filles de 9 mois à 2 ans

Pouvez-vous décrire cet objet ?
Pensez notamment à indiquer ce que c'est, à quoi sert-il, comment c'est fait, qui l'utilise.

Nous avons réalisé trois collages selon le thème masculin et féminin dans les jouets de la petite enfance. Ce collage montre les jouets pour garçons de 9 mois à 2 ans. Un autre, ceux des petites filles au même âge. Un autre encore, des jouets mixtes. Nous avons constaté que dès la petite enfance, les rôles sont bien précisés pour les filles et les garçons. (Mélissa et Alexandra, 5ème puériculture, collège La Fraternité, 2009-2010)

 

doc 3: Jouets mixtes pour enfants de 9 mois à 2 ans:

Pouvez-vous décrire cet objet ?
Pensez notamment à indiquer ce que c'est, à quoi sert-il, comment c'est fait, qui l'utilise.

Nous avons réalisé trois collages selon le thème masculin et féminin dans les jouets de la petite enfance. Ce collage montre les jouets pour garçons de 9 mois à 2 ans. Un autre, ceux des petites filles au même âge. Un autre encore, des jouets mixtes. Nous avons constaté que dès la petite enfance, les rôles sont bien précisés pour les filles et les garçons. (Mélissa et Alexandra, 5ème puériculture, collège La Fraternité, 2009-2010)

doc 4: Bleu et rose, couleurs d'enfance:

 

En Occident, le bleu est la couleur traditionnellement désignée pour les garçons et le rose, pour les filles.

Dans son ’Dictionnaire des couleurs de notre temps’, l’ethnologue Michel Pastoureau tente une explication de cette coutume uniquement pratiquée en Occident : dès le Moyen-Age, le bleu a été associé au masculin, et le rouge au féminin, l’un ne valant que par le contraste avec l’autre.

Dans un article du journal Le Monde, intitulé ’Poupées roses, autos bleues’ (7 août 2009), Catherine Vincent revient sur ce curieux clivage des couleurs :

La psychologue Gaïd Le Manner-Idrissi, professeur à l’université Rennes II, étudie comment se construit l’identité sexuée des petits. ’Ils savent qu’ils sont fille ou garçon entre 24 et 36 mois’, précise-t-elle. Mais les adultes, eux, le savent dès la naissance. Et quelle que soit leur volonté d’égalité, ils ne se conduiront pas de la même façon avec l’une et avec l’autre. La preuve par...le pyjama. ’Si on présente à des adultes un enfant au genre peu reconnaissable, les commentaires à son sujet ne seront pas les mêmes selon le pyjama. Si celui-ci est rose, on s’extasiera devant cette petite fille fine et délicate. S’il est bleu, on admirera chez le même enfant la robustesse et la tonicité’.

doc 5: Le sexe des jouets

Ces jeux et jouets sont choisis pour illustrer la question du genre. La question posée est la suivante : pourquoi les petites filles continuent-elles à jouer à la poupée et les garçons aux petites voitures ? 

Il n’y a aucune explication biologique à cet état des choses. Les hormones sexuelles mâles (androgènes) et femelles (oestrogènes) jouent un rôle central dans le développement de l’enfant à naître. Mais les deux types d’hormones sont présents chez chacun de nous, seul leur taux relatif faisant basculer les caractères sexuels d’un côté ou de l’autre.

’Il n’y a aucune différence d’aptitudes cognitives, intellectuelles et émotionnelles entre les cerveaux d’un homme et d’une femme’. Ou plus exactement ni plus ni moins qu’entre deux cerveaux d’individus d’un même sexe’, écrit Catherine Vidal, co-auteur, avec Dorothée Benoît-Browayes de ’Cerveau, sexe & pouvoir’, Ed. Belin, 2005. 

Les ’études de genre’ (gender studies) montrent depuis les années 70 l’importance de l’apprentissage, des codes culturels et de l’imprégantion idéologique dans l’adoption des comportements de genre.

Jeux, habits, décoration de leur chambre : les bébés évoluent très tôt dans des environnements différenciés. Résultat : quand, à la crèche, plusieurs types de jouets sont présentés, les filles âgées de 24 mois choisissent de préférence les jouets dits ’féminins’ et les garçons, ceux dits ’masculins’.

Une fois en âge de définir leur identité sexuée, les enfants, la plupart du temps, accentuent encore cette différence. Le milieu familial ainsi que le milieu scolaire y sont pour beaucoup. Sans parler de l’influence des pairs, les filles suivant certaines tendances de la mode, et il en est de même pour les garçons.

Ethnodoc inspiré de l’article de Catherine Vincent ’Poupées roses, voitures bleues’, Le Monde, 9 août 2009