Trésors du Musée de la Civilisation (Canada)

Date : 5 août 2009

Ces objets proviennent du Musée de la Civilisation, au Québec. Ils illustrent les façons de vivre au Québec à travers les époques et les régions et participent à différentes expositions du musée. Dans l’exposition ‘Le Temps des Québécois’, ils permettent une synthèse des grands événements qui ont construit le Québec d’aujourd’hui et qui ont contribué à créer une société et une identité originales sur le continent nord-américain.

 

Se vêtir au Québec

Anorak

L’anorak présenté ci-dessus est un manteau chaud, confectionné et porté par les hommes Inuit du Nunavik. Il est fabriqué avec de la peau non-tannée de caribou (renne du Canada) dont la fourrure est tournée vers l’extérieur du vêtement. Il est cousu à l’aide des nerfs du même animal. L’anorak ne comporte pas d’ouverture sur le devant: son propriétaire devait l’enfiler en le passant par-dessus la tête. Enfin, le bas de l’anorak est frangé.

Toutes ces caractéristiques répondent à des critères thermiques, d’isolation et de résistance: en effet, le poil du caribou emprisonne l’air, ce qui confère une bonne isolation au vêtement. La coupe de l’anorak empêche également le vent de s’y engouffrer et les franges contriburaient à un égouttement plus aisé de l’eau lors de la fonte de la neige.

Un cordon de laine verte a été ajouté au capuchon pour le nouer. Cet accessoire témoigne de l’appropriation par les Inuit d’éléments culturels: en effet, les Inuit ne disposaient pas de laine pour confectionner des accessoires ou autres vêtements.

Cet anorak est plutôt léger et ample: il permettait à la personne qui le portait de bouger aisément lors de la chasse tout en laissant l’air circuler entre la peau et le vêtement. Ce devait être un vêtement très confortable.

Autrefois, le costume inuit traditionnel était constitué du pantalon, des mitaines, des bottes et surtout de l’anorak. L’hiver, lorsqu’il fait froid, ils en superposaient deux, l’un par-dessus l’autre. Au printemps ainsi que l’été, ils ne portaient qu’une seule couche de vêtement. Aujourd’hui, lorsqu’ils sont à l’extérieur, certains d’entre eux continuent de préférer les vêtements traditionnels parce qu’ils considèrent ceux-ci mieux adaptés à leurs conditions climatiques. Les vêtements pour femmes étaient similaires mais comprenait un très grand capuchon servant à transporter de jeunes enfants.

Cet anorak fait partie de la collection Michel Brochu, collectée en 1965 et 1966 au Nunavik. Elle a été transférée au Musée de la civilisation, au moment de sa fondation, en 1989.

 

Porte bébé capuchon et poupée Inuit (objet du musée royal de Bruxelles)

Ce vêtement en peau de phoque a été confectionné par une femme inuit pour avoir chaud et porter son bébé dans le capuchon (elle portait plusieurs autres épaisseurs sous celui-ci ainsi que de longues bottes) La poupée est également en peau de phoque, comme les vêtements portés par les bébés.

Lors de la visite du musée, l’aspect soyeux et chaleureux de la poupée en fourrure a inspiré plusieurs élèves du Collège La Fraternité.

Voir l’ethnodoc : Mon doudou à moi (Siham)

 

Chandail de hockey

Ce chandail en laine de mouton est rouge, bleu et blanc. Il rappelle, avec son écusson et ses couleurs, le chandail du club de hockey Canadien de Montréal, dont les joueurs vedettes furent les héros de plusieurs générations de jeunes Québécois. Ces chandails sont portés par les joueurs de hockey d’une même équipe lors des matchs et entrainements. Comme pour les autres sports d’équipe, le chandail permet aux joueurs de se reconnaître facilement et rapidement entre eux. Cependant, les supporters et les admirateurs de ces équipes sportives n’hésitent pas à porter un chandail aux couleurs, aux écussons et au numéro d’un joueur particulier, afin de manifester leur admiration. Il s’agit souvent alors dans ce cas, d’un chandail confectionné dans un tissu plus léger.

Le hockey est un sport d’équipe joué sur la glace ayant pour but de faire entrer une rondelle de caoutchouc dans le but des adversaires. Aujourd’hui, les joueurs portent un équipement de protection constitué de gants, de coudières, d’épaulières, de jambières, d’un casque et d’une culotte rembourrée. Au fil du temps, les chandails des joueurs ont changé. De la laine au tissu synthétique, du col roulé au col ouvert, de la taille étroite à la taille ample, ils offrent aujourd’hui un meilleur confort et plus de place pour l’équipement de protection.

Chapeau haut-de-forme ou chapeau de castor

Le chapeau est noir, confectionné en poils intérieur de castor brossé. Il est de forme cylindrique, avec des rebords relevés sur les côtés. Un galon noir est fixé à la main sur le rebord. Un autre galon noir, plus large, avec boucle, est fixé au bas de la forme cylindrique. La structure est en carton. Une pièce de cuir est fixée à la main à l’intérieur. Le chapeau haut-de-forme complète le costume masculin au 19ème siècle et constitue le signe de dignité et d’élègance par excellence. Ce sont les hommes plutôt aisés, marchands ou bourgeois, qui le portent en société. Cependant, il est tellement à la mode au 19e, que même les Amérindiens l’adoptent et le portent en complément à leur costume traditionnel.

Cet accessoire est essentiellement porté à la ville. Il est à la mode tant en Europe qu’en Amérique.

Coiffe de chef amérindien

Cette coiffe est composée d’un bandeau frontal de feutre noir par-dessus lequel on a cousu une autre bande de feutre rouge dentelée sur le pourtour et ornée d’une vingtaine de broches en argent, fixées à intervalles réguliers. Cette première bande de feutre est surmontée d’une seconde bande en cuir noirci sur laquelle on a brodé des motifs floraux blancs, rouges et bleus en utilisant des piquants de porc-épic teints et des poils d’orignal (élan du Canada). Cette seconde bande est rehaussée de fils de métal. Des plumes de dinde sauvage (une espèce aujourd’hui disparue), de couleur rougeâtre, fendues en deux et frisées, sont cousues à la calotte. Le bonnet s’attache grâce à un ruban. Les couleurs de la coiffe sont plutôt vives.

Les motifs floraux et végétaux sont des motifs traditionnels chez les Hurons-Wendat. Ces derniers s’inspiraient de leur environnement pour orner leurs vêtements ou leurs autres créations (outils, contenants d’écorce, etc.). Ils ne cherchaient pas nécessairement à reproduire fidèlement ce qui les entourait, mais bien plutôt à créer un effet esthétique. Les broches d’orfèvrerie étaient aussi très appréciées des Amérindiens car elles ajoutaient de la brillance aux objets et aux vêtements, ce qui leur conférait un caractère plus prestigieux.

Le costume du chef était finement élaboré afin d’évoquer à travers lui l’histoire légendaire du groupe et exprimer son unité et sa continuité depuis ses lointains ancêtres. Il se portait dans les circonstances où le chef était appelé à représenter son groupe, par exemple lors de fêtes civiques ou en présence de représentants du gouvernement.

Cette coiffe a été utilisée par le grand chef Huron-Wendat : François-Xavier Picard, Tourenché. Ce dernier fut grand chef de la nation des Hurons-Wendat, de 1870 à 1883 et pendant tout ce temps, il utilisa la coiffe lors des représentations officielles. Elle tomba en désuétude lorsque le gouvernement imposa la création des conseils de bande.

Bonnet de baptême

Ce petit bonnet de bébé est en lin blanc écru brodé. Il été porté lors de la cérémonie du baptême avec une robe, un bonnet, un châle et des chaussons. Cela formait l’ensemble de baptême des filles et des garçons. Les parents accordaient une importance particulière au trousseau de baptême et s’efforcer d’utiliser des tissus de première qualité et d’orner les différentes composantes de broderies ou de dentelles, quelle que soit leur condition sociale. En plus de compléter l’ensemble, le bonnet visait également à protéger le nouveau-né du froid ou des courants d’air.

La coutume de vêtir le nouveau-né avec un trousseau de baptême était répandue et généralisée au Québec.

 

La religion au Québec

Autel miniature, jouet

Il s’agit d’un autel miniature en bois de chêne vernis comprenant le tombeau, le retable et la prédelle. Son retable contient trois images : au centre, un Christ couronné d’épines, à droite une Vierge et à gauche une Vierge à l’enfant. Différentes teintes de roses, de verts et de rouges colorent ces représentations. L’ensemble comprend un voile et une nappe en lin; une ciboire ; un bénitier ; une navette ; un encensoir ; une clochette ; un plateau ; un chandelier ; une burette ; un canon ; un calice ; un patène et un ostensoir en étain, ainsi qu’un missel en papier et carton.

Ces jouets étaient offerts aux jeunes garçons pour qu’ils jouent à dire la messe, parfois même vêtus de vêtements liturgiques conçus spécialement pour eux. Cela répondait aux volontés de familles catholiques qui souhaitaient inciter leurs garçons au sacerdoce pour offrir des prêtres à l’Église.

Ce jouet était assez courant au Québec au 19e et 20e siècle et existait également en Europe.

Prie-Dieu

Ce prie-Dieu, en bois de noyer, possède trois compartiments de rangement : sous l’appui-main, au corps central et sous l’agenouilloir. Il est orné d’un losange et de pointes de diamant inspirés du style français Louis XIII.

Il s’agit probablement d’un meuble bourgeois, de fabrication québécoise: le bois de noyer était peu utilisé en France à l’époque.

Ce meuble servait à s’agenouiller pour prier ainsi qu’à y ranger des objets pieux tels que crucifix, chapelet et missel. On le retrouvait couramment dans les chambres ou cellules monastiques.

Reliquaire

Ce reliquaire, or et rouge, est en bois sculpté et doré à la feuille. Il est orné de nombreux motifs : colonnettes, accolades,flambeaux et feuilles d’acanthe. Une porte en verre, maintenue en place par des clous, donne accès aux restes de saint Clément. Au dos, un feuillet ceinturé de sceaux pontificaux authentifient la relique.

Cet objet évoque des pratiques de dévotion très courantes en Nouvelle-France qui perdurèrent jusqu’au 20e siècle: Les croyants honoraient souvent les reliques de saints pour obtenir des faveurs, des guérisons.

Ce reliquaire provient du Séminaire de Québec.

Calvaire de chemin

Cette croix noire porte une statue du Christ crucifié vivant en bois de pruche. Il est peint d’un blanc rosé, son ample chevelure est brune et porte une couronne d’épines et le voile qui recouvre son sexe est blanc. Ses yeux sont verts avec une impression d’apathie, ce qui caractérise cette sculpture. Au dessus de sa tête, les rayons du soleil qui la coiffe sont jaunes et blancs. Ses traits sont simplifiés et les bras exagérés. La croix est dotée d’attributs particuliers comme un pied en forme d’éventail fait à l’aide de quatre pièces de bois à angle. Un bâton de pèlerin avec le serpent sculpté et la représentation du coq qui chanta lorsque Saint-Pierre renia Notre Seigneur font également partie du corpus.

Ce type de croix étaient présentes le long des rangs, sur le bord d’un lac, sur une colline ou même dans la forêt. Individuellement ou en groupe, les croyants s’arrêtaient devant le temps d’une prière.

La croix de chemin est un témoin du comportement religieux populaire des Québécois. Il s’agit d’une coutume issue de France, mais qui a évolué différemment ici: elle entraïne de la part des passants, des gestes de déférence (chapeau levé ou signe de croix).

Plusieurs motivations entraînent l’érection d’une croix de chemin : la commémoration d’un événement important (familial, municipal, national ou international), l’espoir d’obtenir une faveur ou pour la reconnaissance d’un vœu réalisé et attribué à l’intervention divine, la possession d’un territoire, les vertus protectrices qu’on lui confère, etc.

Cette croix était à Saint-Léon-de-Standon, une municipalité au sud de la ville de Québec.

Mitre orfrayée

Cette mitre est une coiffure liturgique de forme triangulaire, assez haute. Elle est confectionnée en soie rouge et les broderies sont en fil et en paillettes d’or et d’argent. Elle est réservée aux évêques et leur est remise lors de leur ordination.

C’est une coiffure de cérémonie que l’évêque portait en plus de la chasuble, de la chape, de l’étole et des gants. De plus, il tenait la crosse et exhibait un anneau serti d’une améthyste. Cette mitre est un décoruum qui impressionne et montre la puissance divine ainsi que le prestige social de l’Eglise. Elle évoque une société où la présence de Dieu était constante et où gagner son ciel demeurait la grande préoccupation de chacun. Dans cette société, l’Église représentait une institution vitale.

Cette mitre a appartenu à Mgr François de Laval, premier évêque de Nouvelle-France. Il aura été évêque de 1674 à 1688.

Le mobilier au Québec

Berceau

Ce berceau en bois de pin et de merisier est formé de quatre montants tournés, se terminant à la partie supérieure en quenouille. La tête du berceau est chantournée dans le haut et son côté extérieur est orné de deux rainures se terminant en volute et de quatre moulures horizontales sculptées. Les côtés du meuble sont également ornés à l’extérieur de quatre moulures horizontales sculptées. Le piètement est formé quant à lui de quatre pieds ornés de quatre moulures et de deux patins.

Ce meuble servait à coucher et bercer un nouveau-né jusqu’à ce qu’il soit devenu trop grand. Le nouveau-né y était souvent placé tout emmailloté et des sangles étaient passées dans les petites ouvertures des parois du meuble, de chaque côté afin de le maintenir bien en place.

L’usage du berceau était assez répandu au Canada français et ce depuis les débuts de la colonie.

 

Chaise Louis XIII

 

Cette chaise a été fabriquée vers la fin du 17e ou le début du 18e siècle. Comme à cette époque, le style Louis XIII est celui qui est le plus répandu en France, c’est également celui qu’adoptent les colons Français venus peupler le Canada. Le siège est fait en bois de pin alors que les autres composantes sont en bois dur : érable et/ou merisier. Le style Louis XIII se caractérise par un aspect austère et massif et des motifs géométriques (losanges, pointes de diamant, croix de Saint-André). Cette chaise est large de 43,4 cm, longue de 41,5 cm et haute de 85 cm.

La chaise se généralise en Occident surtout pendant le 18ème siècle et sont utilisées à l’heure des repas et disposées autour de la table. Une fois ceux-ci pris, elles sont rigoureusement alignées le long des murs afin de faciliter la circulation à l’intérieur de la pièce.

Cette chaise est dite de l’île d’Orléans, parce qu’elle provient de l’île ou de la région avoisinante.

Horloge grand-père

L’horloge est en bois, sans doute d’acajou ou de noyer, d’un beau brun foncé, et son mécanisme est en laiton. Cette horloge possède les caractéristiques formelles des horloges de cette époque : longues colonnes cannelées, motifs de marqueterie au centre du vantail (porte devant le cabinet) et, dans la partie supérieure, un fronton cintré brisé. Elle indique le temps.

Au cours du 19ème siècle, elles commencent à se répandre dans les habitations bourgeoises, puis peu à peu, dans les maisons rurales. Ce sont des Anglais installés à Québec qui introduisirent ces « grandfather’s clocks ». En français local, elles devinrent alors des horloges « grand-père ».

L’horloge grand-père était considérée comme un objet de luxe : c’était le meuble ayant le plus de valeur. Elles étaient généralement placées dans la salle commune où se trouvaient la table, les chaises et les fauteuils. Ce type d’horloge était courant en Angleterre et en Amérique du nord.

Lampe à pétrole

Cette lampe à pétrole est constituée d’un réservoir pour recevoir le combustible, d’un brûleur et d’un globe recouvert d’un abat-jour de forme conique. Le réservoir, la cloche décorative et l’abat-jour sont en verre opaque d’un beau blanc ivoire au fini opalin. Un support de métal formé d’une tige elliptique, reliée à un anneau cerclant le réservoir, sert à suspendre la lampe au plafond. Le brûleur est lui aussi en métal. Enfin, une petite cloche de verre ayant pour but d’empêcher la fumée de tacher le plafond, coiffe le tout. Cette lampe est à la fois simple et jolie.

Cette lampe était suspendue au plafond et tire son énergie du kérosène. Au Québec, à partir de 1870, l’usage de la lampe au kérosène était répandu: elle permet d’obtenir une belle flamme jaune brillante et devint en vingt ans le moyen d’éclairage par excellence dans toute l’Amérique et ailleurs dans le monde, détrônant les huiles organiques (huiles de mammifères marins ou végétales) de la première moitié du 19e siècle.

L’objet était suspendu dans la salle commune. En général, la famille disposait d’autres lampes au kérosène, accrochés par exemple contre le mur (modèle mural) ou plus couramment, déposées sur les tablettes ou les meubles.

Lit à colonnes

Ce lit est en bois, probablement de pin, ce qui lui confère une couleur blonde caractéristique. Il est composé de quatre colonnes tournées alors que le chevet est chantourné (découpé de manière à former un dessin, une courbe). Il était garni de rideaux qui glissaient sur des tringles de fer à l’aide d’anneaux. Un toit appelé ciel de lit le surmontait. Ce dernier était constitué d’un cadre sur lequel était tendu une pièce de tissu.

Vers le début du 18e siècle, le lit à quenouilles commença son apparition et prit la relève des lits-cabanes. On le trouvait dans presque toutes les maisons du Canada jusqu’au début du 19e siècle. Ses rideaux lui conféraient plus d’intimité et permettait de se préserver du froid. Ce lit était utilisé pour le repos mais aussi pour de nombreuses étapes de la vie familiale: le mariage, les naissances et la mort alors que le curé y donnait les derniers sacrements. Le défunt y était même exposé.

Moule à cuillères

Ce moule à cuillère est composé de deux parties complémentaires et superposables, ayant la forme d’une cuillère, s’imbriquant l’une dans l’autre, grâce à deux petites dents. Elles sont chacune en cuivre et en laiton et possèdent des motifs géométriques. Les deux parties sont munies d’une poignée de bois tournée, placée perpendiculairement au moule. Une ouverture au bout du cuilleron permet d’y verser le métal en fusion pour remouler et réutiliser des cuillères devenues vieilles et tordues.

C’est le fondeur de cuillères qui utilisait ce moule pour exercer son métier. Il perdit ses derniers représentants vers 1900, mais en 1920, plusieurs habitants possédaient encore des moules à cuillères et on se les prêtait au besoin.

Ce moule a été fabriqué dans la province de Québec.

Cuisiner au Québec

Chaudron à légumes

Ce chaudron en fer au fini émaillé granité d’un bleu gris foncé et blanc comporte un bec verseur derrière lequel la paroi est trouée, permettant ainsi de laisser s’écouler seulement les liquides et de conserver à l’intérieur le contenu. Il est muni d’un couvercle et d’une anse en bois d’érable au-dessus et d’une poignée du côté opposé au bec verseur pour en faciliter la manipulation. On utilisait ce chaudron pour la cuisson des aliments, probablement des légumes.

Ces ustensiles de cuisine résistaient bien aux acides des fruits et légumes et pouvaient, prétendait-on, conserver les liquides froids et dorer le dessous des tartes, des tourtières et autres pâtisseries. Elles avaient aussi l’avantage de résister aux coups, de ne pas se briser lorsque par mégarde elles tombaient sur le parquet.

Ce chaudron a été fabriqué au Canada, à Montréal. Son usage était répandu en Amérique du nord.

 

Moule à sucre

Ce moule à sucre est en bois blond, évidé pour former une forme de coeur, et clouer sur une planche en bois d’érable servant de fond. Il était utilisé pour obtenir des pièces en sucre d’érable en versant le sucre d’érable chaud et liquéfié dans les matrices. Selon les formes évidées dans le bois blond, les sucres d’érable pouvaient être en forme de coeurs, mais aussi d’oiseaux, de lapins, de castors, de poissons, de maisonnettes ou encore d’ églises.

Ce sont les sucriers qui utilisaient de tels objets. Ils ne servaient qu’ au printemps, lorsqu’on entaillait les érables pour obtenir leur sève et produire le sirop et le sucre.

Le moule à sucre était utilisé au Québec, en Ontario et dans certaines régions du nord-est des États-Unis.

 

Pichet à eau

Ce pichet à eau de forme ovale a une lèvre chantournée et une anse simple offrant un appui pour le pouce. Il est en terre cuite fine grise recouverte d’engobe blanc (partie inférieure) et bourgogne (partie supérieure). Les bordures et les décorations sont réalisées en dorures dans le style Second Empire. Sur la panse, il est écrit, entre des volutes : Charles Veilleux, Cap-Rouge. De l’autre côté, une corbeille à fleurs est dessinée.

Ce pichet servait à contenir et verser de l’eau dans des occasions spéciales, lors des repas de réception ou de fête.

Cette pièce est assez exceptionnelle car elle porte la signature de Philip Pointon, un potier à qui on attribue la fabrication des premières pièces en terre cuite fine blanche au Canada. Il a été fabriqué à Cap-Rouge, en banlieue de la ville de Québec, entre 1860 et 1890.

Poêle à bois

Ce poêle à bois est constitué d’une structure rectangulaire en fonte noire, sur laquelle sont ajoutés des éléments en chrome: les portes, la tête surmontant le réchaud, les pieds et plusieurs éléments décoratifs. Il est également orné de tuiles de céramique blanches et vertes décorées d’oiseaux dans son fond et décorés de fleurs de lys et de spirales stylisées sur les portes, au dessus des pieds et au centre.

Le feu fermé est placé à gauche du fourneau. Au dessus, des plaques de cuisson percées de multiples ronds amovibles permettant de déposer les chaudrons directement sur la flamme et d’en accélérer ainsi la cuisson. Du côté droit, il y a une bouilloire permettant d’avoir de l’eau chaude. Un thermomètre de contrôle de la température du fourneau est placé au centre de la porte. Pour simplement réchauffer les aliments, le poêle est muni en haut, d’un réchaud fermé par une porte à battant. Un tuyau central, une grille et une boîte à cendre accompagnent le poêle.

Trônant au milieu de la salle commune, ce poêle à bois merveilleusement décoré, sert à chauffer la maison et faire la cuisine. Son usage était largement répandu en Amérique du nord.

Il a été produit par la fonderie Bélanger, fondée en 1867.

Corbillard d’enfant

Ce corbillard en bois a quatre roues bandées de métal et est composé d’une boîte dont les côtés sont fenestrés grâce à une vitre de forme octogonale. Les bouts sont arrondis et l’arrière est muni d’une porte vitrée à double battant. Le toit est surmonté d’une coupole ovale sculptée. La boîte est découpée et ornée de nombreux appliqués sculptés. Le banc du croque-mort est surélevé, sculpté et muni d’un appui-pieds large et oblique. Le corbillard est blanc, symbole de pureté. Il porte des traces de dorures.

Ce corbillard destiné à transporter un enfant décédé était tiré par un cheval. Le cercueil de l’enfant était placé dans la boîte du corbillard et était mené de la maison jusqu’à l’église et de là jusqu’au cimetière où il était enseveli. Bien qu’il soit blanc, alors qu’en général, c’est la couleur noire qu’on utilise pour symboliser la mort, il s’en dégage une véritable impression de tristesse puisqu’il évoque le jeune âge de la personne défunte.

Un tel corbillard était courant au Québec au 19e siècle. Celui-ci a été fabriqué à Rimouski, une municipalité située à environ 312 kilomètres à l’est de la ville de Québec, sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent.

 

Femme accouchant, sculpture inuit

Cette sculpture en stéatite représentant une femme en train d’accoucher est l’oeuvre d’Adamie Inukpuk. Elle est d’un beau gris perlé.

Cette sculpture évoque une scène de la vie quotidienne, un des thèmes les plus populaires chez les artistes inuit, avec le monde mythologique et la faune. Pour la réaliser, l’artiste a d’abord du repérer une carrière, y sélectionner et extraire la pierre désirée. C’est souvent la forme de cette dernière qui inspire le sculpteur. Il utilise ensuite des outils traditionnels pour la façonner et la dégrossir, mais il peut également avoir recours à des outils électriques. Ensuite, une fois l’oeuvre réalisé, vient la dernière étape: le vernissage.

L’objet a été réalisé à Puvirnituq, un village inuit du nord du Québec et achetée à la Fédération des Coopératives du Nouveau-Québec. La sculpture inuit apporte un revenu essentiel aux habitants des villages isolés de l’Arctique. De plus, elle est reconnue à l’échelle internationale comme une forme d’art contemporain de première importance.

 

Toboggan de bois

Ce toboggan, long traîneau en bois de bouleau ou d’épinette, était utilisé par les Amérindiens pour transporter leurs bagages durant l’hiver et parfois même les très jeunes enfants. Ces traînes n’étaient pas larges, ce qui facilitait les déplacements à travers les arbres, mais elles étaient suffisamment longues pour ne pas enfoncer dans la neige tout en supportant plusieurs kilos de bagages. celui-ci a été fabriqué à Chisasibi, par des Amérindiens Cris.

Vers le 19ème siècle, le toboggan commença à être utilisé comme objet de loisir par les Québécois: on s’en sert alors pour dévaler les pentes enneigées.